Quelques personnalités de Padoue

 

 

  • Andrea Mantegna

Peintre et graveur italien à l’époque de la Renaissance. Il est né en 1431 dans un petit village de la province de Padoue et mort en 1506 à Mantoue.

Il s’installa à Padoue à l’âge de 10 ans et devint l’apprenti du peintre Francesco Squarcione, un homme à la tête d’un des ateliers d’art les plus importants de la région et un passionné d’archéologie. Il eut alors la possibilité d’approfondir ses connaissances en art ancien et de se familiariser avec l’art florentin représenté par Giotto, Donatello, Filippo Lippi et Paolo Uccello. Il apprit également comment appliquer précisément la perspective grâce à des règles qui ont joué un rôle majeur dans ses œuvres.

À 18 ans, il quitta l’atelier de Squarcione et réalisa une grande retable pour l’église de Sainte-Sophie. Il collabora aussi avec deux peintres vénitiens pour réaliser des fresques dans la chapelle Ovetari qui se trouve dans l’église des Erémitiques. Une grande partie de ces fresques furent malheureusement détruites en 1944.

À 21 ans, il termina la lunette du portail central de la basilique Saint-Antoine. Pour ce travail, il se servit de la perspective « vu du dessous vers le haut ». Il se servit à nouveau de celle-ci pour réaliser les fresques dans l’église des Erémitiques lors de la deuxième phase des travaux. Aujourd’hui, il est possible d’admirer Les Figures des Apôtres et L’Assunta de l’Abside et Les Deux Histoires du Martyre de saint Christophe et du Transport du Corps du Saint car ces œuvres ont survécu aux bombardements de 1944.

À 28 ans, il devint le peintre de Ludivico Gonzada à Matoue. Il réalisa alors les portraits de la famille Gonzaga dans la chambre des époux afin que l’architecture et la peinture s’unissent avec harmonie.

Il réalisa également des fresques pour le pape Innocent VIII au Vatican. Ces fresques furent détruites pour être remplacées par la Galerie des statues.

  • Andrea Memmo

Homme de lettres, homme politique et diplomate italien. Il est né en 1729 et faisait partie de la famille Pisani, une des familles nobles plus anciennes de Venise.

Il fut ambassadeur de la République de Venise à Rome, où il vécut de longues années. Il fut ensuite ambassadeur à Constantinople, puis procureur et sénateur à Saint-Marc. Il s’intéressait également aux arts et en particulier à l’architecture. Il commença à concevoir le projet qui devint Prato della Valle car il admirait le théoricien de l’architecture et prêtre franciscain Carlo Lodoli.

En 1775, Andrea Memmo décida d’assécher la zone marécageuse qu’il voyait tous les jours étant donné qu’il travaillait comme procureur à la « Serenissima » à Padoue. Cette zone avait subi des changements au cours du temps : elle était un théâtre à l’époque romaine, un centre pour faire des duels lors des persécutions chrétiennes et un siège pour les fêtes publiques et les compétitions au Moyen-Âge. De plus, Saint-Antoine y a fait des sermons.

Andrea Memmo voulait donc transformer cette zone pour en faire un centre de rencontre. Ainsi, il travailla avec l’abbé et professeur d’architecture Domenico Cerato et ensemble ils mirent en place le projet pour Prato della Valle, un espace en forme d’ellipse où des rencontres, des marchés, des promenades et des spectacles auraient lieu.

  • Bartolomeo Cristofori

Considéré comme l’inventeur du pianoforte, l’ancêtre du piano moderne. Il est né à Padoue en 1655 et est mort à Florence en 1731.

Il quitta sa ville natale en 1690 à la demande du prince Ferdinand de Médicis, un grand amateur d’instruments de musique. Il s’installa alors à Florence où il inventa le pianoforte vers 1709. Il en aurait déjà fabriqué quatre en 1711 selon plusieurs sources de l’époque.

Il améliora son invention jusqu’en 1726, quand il mit au point un mécanisme qui ressemble beaucoup à celui du piano moderne. Il y avait cependant un problème car les cadres en bois ne pouvaient pas supporter la tension des cordes qui donne leur puissance aux pianos. Son invention n’aura pas de succès en Italie mais elle en aura en Allemagne grâce à des articles publiés dans des dictionnaires de musique.

Il passa les dernières années de sa vie à fabriquer des pianos. Le Musée Nationale des Instruments de Rome possède un pianoforte qu’il avait fabriqué en 1722.

  • Elena Lucrezia Cornaro Piscopia 

Philosophe italienne née en 1646 à Venise.

Son arrière-grand-père était un ami de Galilée. Son grand-père avait constitué une bibliothèque ainsi qu’une collection de peintures et d’instruments scientifiques.

Son père découvrit son potentiel et favorisa son enrichissement culturel afin qu’elle puisse contribuer au prestige de leur famille. Même s’il était extrêmement rare pour une femme de suivre des études, il fit tout ce qu’il put pour lui offrir la meilleure éducation possible en engageant les professeurs les plus prestigieux.

Elle étudia le grec, le latin, la théologie, les sciences et surtout la philosophie. Elle apprit aussi l’hébreu et l’espagnol. Elle devint également oblate bénédictine pour trouver un compromis entre sa vocation religieuse et ses études académiques.

Elle fut accueillie en 1669 à l’Académie Galiléenne de Padoue. Elle était alors réputée parmi les spécialistes italiens. Elle se rendit également à Rome, Sienne, Brescia et Venise. Elle était également reconnue à l’étranger.

Elle aurait pu obtenir un doctorat en théologie à l’université de Padoue mais l’évêque de la ville s’y opposa. En effet, il ne voulait pas qu’une femme obtienne ce titre. En fin de compte, elle obtint un doctorat en philosophie et fut accueillie dans le Collège des Médecins et des Philosophes des Savants Padouans. Cependant, elle ne put y enseigner à cause de son sexe.

Elle est morte à Padoue en 1684. Elle fut la première femme a être diplômée d’un titre universitaire.

  • Giotto di Bondone

Peintre, sculpteur et architecte né en 1267 à Colle di Vespignano. Il est l’un des artistes les plus importants d’Italie. À Padoue, il est surtout connu pour le cycle de fresques qu’il a réalisé dans la chapelle des Scrovegni.

Cimabue, un autre peintre italien connu dans le monde entier, le prit sous son aile après avoir découvert son immense potentiel artistique alors qu’il était très jeune. Après un voyage de formation à Rome, Giotto partit à Assise pour peindre la partie supérieure de la basilique Saint-François. Il y peignit un cycle de 28 tableaux intitulé « La vie de Saint-François ».

Le peintre finit par changer de style artistique et rompit avec l’influence byzantine qui était propre à Cimabue. La plupart de ses œuvres se trouvent en Italie mais il est possible d’en trouver en France, comme au Louvre par exemple avec La Stigmate di San Francesco. Parmi ses œuvres les plus importantes, on peut citer : Il bacio di Giuda, le Jugement dernier, La Déposition de Croix, Le Crucifix de Giotto à Santa Maria Novella et Incontro alla porta d’oro.

Pour ce qui est de son cycle de fresques dans la chapelle des Scrovegni, il suit trois thèmes : la vie de Hoachim et d’Anne, la vie de Marie et les épisodes de la vie et de la mort du Christ. Si l’on regarde en bas des fresques, on voit une série de panneaux qui illustrent les allégories des vices et des vertus. On trouve aussi le Jugement Dernier qui conclut tous les épisodes.

La chapelle des Scrovegni fut achetée par la ville de Padoue en 1880. Depuis, des contrôles et des interventions sont effectués pour conserver l’œuvre du peintre.

Giotto est mort en 1337. Il est enterré dans la cathédrale Sainte Marie de la Fleur à Florence.

  • Saint-Antoine de Padoue

Padoue est très liée à la figure de Saint-Antoine, prêtre franciscain du XIIIè siècle, grand défenseur de la doctrine catholique et vigoureux combattant de l’hérésie du catharisme.

Saint-Antoine est né à Lisbonne, au Portugal, en 1195. Il étudie chez les chanoines de saint Augustin à Saint-Vincent da Fora puis devient Franciscain en 1220.

Alors qu’il prêchait la bonne parole au Maroc, une maladie tropicale le force à rentrer. Son bateau dut cependant accoster en Sicile pour cause de tempête, et c’est là-bas qu’il décide de rejoindre les frères franciscains de Messine et de commencer une vie d’ermite et de reclus.

Alors qu’il devait remplacer le prédicateur, son talent d’orateur est reconnu de tous. Il est alors envoyé en France et en Italie du Nord pour prêcher. Il provoque sur son passage un grand d’engouement et beaucoup de conversions dans les villes où il séjourne.

Sur son chemin, il provoque de nombreux miracles, si bien qu’on le surnomme encore aujourd’hui, le saint des miracles.

En 1227, il rentre en Italie, épuisé par ses années d’oratoire. Il devient l’un des conseillers du pape Grégoire IX, avant d’être envoyé à Padoue où il meurt le 13 juin 1231, à Arcella.

Il fut canonisé un an après par le Pape Grégoire IX pour tous les miracles qu’on lui attribue.

Ses reliques sont conservées dans l’église Santa Maria Mater Domini qui se trouve à côté du monastère qu’il a fondé en 1229. Cette église est le noyau de la construction de la basilique qui devînt ensuite la chapelle de la Vierge Noire.

  • Shakespeare

Un des dramaturges anglais le plus connu dans le monde. Il est l’auteur, entre autres, de Roméo et Juliette, Macbeth, Hamlet,… Il est né en 1564 et est mort en 1616.

Il a écrit La Mégère Apprivoisée, une pièce de théâtre qui a lieu à Padoue. Il s’agit d’une comédie en cinq actes. Elle est écrite en vers et en prose. L’œuvre parle d’une femme acariâtre qui finit par être domptée.

Au début de la pièce, Shakespeare décrit la ville de Padoue comme « le berceau des arts ». Cet hommage a été gravé sur une plaque que l’on trouve place Capitaniato. Sur celle-ci, il est écrit : « […] conduit par le violent désir que j’avais de voir la superbe Padoue, berceau des arts, […] et je suis venu à Padoue comme un homme altéré́ qui quitte une mare peu profonde pour se plonger dans de profondes eaux et étancher sa soif. » (Acte 1, Scène 1)

Shakespeare faisait partie de la compagnie de théâtre des Lors Chamberlain’s Men, qui devint King’s Men après la mort d’Elisabeth I. Il présenta plusieurs fois ses œuvres à la cour royale. Il fit des représentations au Globe Theatre jusqu’en 1608 puis au Blackfriars jusqu’en 1612, année où il dit adieu à la scène.

  • Tite-Live, ou Titus Livius en latin

Historien et auteur latin. Il était issu d’une famille noble. Né en 59 av. J-C à Teolo et est mort à Padoue en 17 ap. J-C. Sa pierre tombale se trouve dans le palais Capodilista de Padoue.

Il commença sa formation à Padoue où il étudia le latin, le grec et la politique. À l’époque, il fut accusé de patavinitas, c’est-à-dire d’être provincial ou d’avoir une morale austère typique de la province.

Il s’installa à Rome à 24 ans et il devint l’ami de l’empereur Auguste. Ce dernier lui confia l’éducation de son neveu adoptif Claude. Il devint alors prestigieux même si ses pensées politiques étaient conservatrices. Son but devint d’écrire l’histoire de Rome afin qu’elle ne soit pas oubliée.

Il a écrit Ab Urbe Condita, qui raconte l’histoire de la capitale en commençant par sa fondation et en terminant par le royaume d’Auguste. Dans ce livre, il alterne la narration et la chronologie historique. Il décrit les évènements de manière historique et de manière mythique tout en laissant au lecteur la liberté de choisir laquelle croire. Il l’a écrit ainsi car Rome fut pillée et presque détruite par les Gaulois à une époque et, de ce fait, il n’avait pas tous les documents nécessaires pour confirmer tout ce qu’il décrit.

Une partie conséquente de son recueil a été perdue. Il est donc considéré pour son importance littéraire et non pour son importance historique. Machiavel, un penseur humaniste italien, pensait que ce recueil avait été écrit pour éduquer les hommes contemporains et pour qu’ils prennent exemple sur les hommes de l’Antiquité.

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